L'homme sans influence

Ce week-end mon ami Olivier m’a appris qu’un avion de la compagnie Egyptair avait disparu. Derrière ce fait divers se cache ma réalité quotidienne, je ne suis plus au courant de rien, ou disons de si peu.

Depuis de nombreuses années, je n’ai plus la télévision et s’il m’arrivait encore l’année dernière d’écouter France Culture après en avoir eu marre de France Inter, j’ai totalement arrêté la radio également. Bien sûr, il me reste les réseaux sociaux et j’ai su presque en temps réel la mort de Bowie ou de Prince, ainsi que les attentats de Bruxelles.

Mais maintenant, je regarde « les actualités » avec un autre œil. Si je suis chez mes parents ou des gens qui ont la télévision, j’avoue que je la trouve (surtout BFMTV) très anxiogène et beaucoup d’analyses de soi-disant « experts » peu convaincantes. Et je ne parle pas du pathos et de l’émotion qui coule à flots.

 Ce décrochage de l’information allié à ma vie à la campagne fait beaucoup pour ma sérénité actuelle et sa préservation. Ainsi, j’ai fait le plein d’essence hier sans attendre et sans savoir que la pénurie nous guettait. Et je n’ai eu connaissance des manifestations et de nuit debout que grâce aux vidéos postées sur youtube.

 On pourrait me rétorquer que je ne m’intéresse pas à l’actualité. Hélas, oui, c’est presque ça. Par hasard en mettant un cd dans mon autoradio, je tombe sur Patrick Cohen à France inter avec un expert (non identifié) qui parle de l’arrivée de l’extrême droite en Autriche. J’ai l’affreuse impression d’avoir déjà entendu cette analyse maintes et maintes fois. Je remets la musique aussitôt.

 Quand j’avais à peine 20 ans, ma toute première pièce de théâtre s’appelait « L’homme sans influence » et racontait la vie d’un écrivain qui refusait toute influence des médias, lectures et expositions. J’ai parfois l’impression d’être devenu cet homme.

Restons dans le flou (un de mes premiers autoportraits)