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Blog à la campagne
21 juin 2015

Anatomie.

J’ai enfin terminé mon travail sur les nus découpés que je présenterai au festival EVAuxois. Cette série de 13 photographies est une rupture dans mon travail. Je m’éloigne de l’esthétisme de mes photos rétros pour un style plus brut qui n’a vraiment pas laissé indifférent les quelques personnes qui ont vu les tirages sur bâche en taille réelle.

nu-découpé1nu découpé 1



Voici ma note d’intention qui accompagnera l’exposition :

Les nus découpés : quand une succession de détails forme l’image globale.


L’idée de ce que j’ai appelé « les nus découpés » est venue en regardant continuellement des books de modèles (appelés paradoxalement « portfolio » en anglais). J’ai rapidement pris conscience de la standardisation totale de ce genre d’images. Cette uniformité traverse les modes et s’est accélérée avec l’avènement du numérique et d’internet, rendant facile la réalisation d’un book en ligne. Cette nette impression de voir toujours les mêmes images et les mêmes thèmes abordés et copiés dans les books, ainsi que des modèles interchangeables, m’a obligé à avoir une réflexion sur la ou les qualités d’une image originale que l’on retiendra dans sa mémoire.
Je me suis alors rendu compte que, la plupart du temps, c’est un détail qui attirait mon regard dans cette succession d’images que je visionnais. Cela pouvait être un regard, une expression, un vêtement, un tatouage et plus rarement une mise en scène. Je partais de ce détail original pour trouver ensuite que la photographie était belle dans sa globalité.
Autant un détail peut nuire à la globalité d’une image, autant l’image est une succession de détails. Tout de suite, j’ai repensé aux photomontages Polaroid que David Hockney réalisait dans les années quatre-vingt et que l’artiste anglais a continué de développer avec son iPad et les techniques numériques.


J’ai choisi le thème du nu pour plusieurs raisons, dont la principale est de vérifier « l’état de santé » de la liberté de créer. Au XXIe siècle où nous vivons, il ne se passe pas une année où l’on entende parler d’œuvres censurées, de nus interdits pour atteinte aux bonnes mœurs dans certaines expositions en France et à l’étranger. On ne peut que constater cette même censure sur les réseaux sociaux, avec la fameuse « expérience » de l’Origine du monde de Courbet censurée par Facebook. C’est l’occasion de rappeler à tous ces censeurs que le nu est aussi vieux que l’histoire de l’art et que le corps humain n’a rien de choquant.
De plus, je voulais que ce nu soit total et sans concession, ni effet d’ombre, ni de clair-obscur ou voile. Une de mes modèles, également photographe talentueuse, a judicieusement parlé d’images « frontales ». J’ai donc photographié chaque partie du corps pour le remodeler à partir de plusieurs photos prises à la suite et constituer ce qui pourrait presque ressembler à des planches anatomiques ; les tirages sur bâches étant pratiquement à « tailles réelles » (180X90 cm). J’ai essayé de me libérer d’un certain esthétisme en demandant aux modèles de poser le plus naturellement possible, sans préparation et peu de maquillage.
Je tiens d’ailleurs à remercier mes modèles et amies qui se sont gracieusement et gentiment prêtées au jeu sans se soucier de leur image ou du qu’en-dira-t-on.

J’espère vous voir nombreux à cette nouvelle exposition. (Pour le code d'accès à la galerie en ligne, me demander par courriel ou messagerie privée)

nu-découpé13nu découpé 13

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