Revoir Paris.

9 juillet 2014

L'antiparisianisme dans lequel je sombre parfois volontiers, est souvent du fait des anciens Parisiens. Et il est facile de se moquer du Parisien, ou de la caricature de Parisien quand celui-ci est en dehors de son milieu, avec ses bottes de gentleman farmer au marché de Toucy. Mais nous, les ruraux - les néoruraux devrais-je préciser-, quand nous nous rendons à la capitale, ne sommes-nous pas des caricatutes de provinciaux. D'abord sûrs de notre supériorité nostalgique ("tu vois Coco, moi j'ai connu Paris et c'était autre chose, c'est pour ça que je suis parti…"), nous finissons par céder à l'émerveillement pour le passe "navigo", l'énergie créative retrouvée, le métissage des populations et la beauté de la ville. Et on sourit bêtement à tout, d'un sourire provincial qui attire les touristes, car entre le provincial et le touriste, il n'y a qu'un pas vers la Tour Eiffel à franchir…

Bien sûr, les habitudes reviennent vite : l'insensibilité à la misère des SDF, le stress du métro, les comparaisons désaventageuses avec d'autres villes comme Londres, Berlin, Barcelone ou New York. Mais dans ces magnifiques villes, il manque une chose vraiment introuvable ailleurs qu'à Paris : la Parisienne…

Dire que j'ai failli oublier comme les Parisiennes sont jolies, classes, sensuelles avec leur air snob et leur visage fermé… Et là, ce qui marche avec les touristes, à savoir un sourire béat, ne fonctionne absolument pas avec la Parisienne. Elle vous lance un regard qui veut dire :

- "Qu'est-ce que tu as pauvre plouc ? Tu regardes, mais tu ne touches pas! Non, mais qu'est-ce que tu crois ? Je ne paye pas ma chambre de bonne 600 € par mois pour me faire emmerder par un type de province d'où je viens et où je ne retournerai jamais. J'ai réussi, moi! Ou je suis en passe de réussir…"

Alors, on profite de la Parisienne comme on profite des monuments, on les admire en silence…