Le jour le plus long et la pensée la plus courte.

Mes arrières grands parents ont construit deux maisons en Normandie où je vais depuis ma naissance. Ces deux maisons à Langrune-sur-mer, je les ai connues pendant toute mon enfance. Je m'y suis amusé, mais aussi ennuyé. Aujourd'hui, ce sont mes enfants qui y passent leurs vacances. Comme moi, ils ont été élevés, non pas dans le culte, mais avec l'histoire du débarquement. Arromanches, Ouistreham, musée de la paix de Caen, ils connaissent très bien l'histoire du D-day. Ma grand mère me racontait que sur les portes des chambres de notre maison réquisitionnée en 1944, les Canadiens avaient écrit leurs noms. Il y a aussi à l'angle d'une des maisons la fissure d'un éclat d'obus qui réapparait régulièrement sous l'enduit. Un jour, vers l'âge de 20 ans, j'ai visité le cimetière de Saint-Laurent-sur-mer où l'on peut voir des tombes à perte de vue… Un véritable choc quand on a l'âge des gens enterrés sous vos pieds…

Pour les soixante-dix ans du débarquement, je ne serai pas là, mais j'aurai tout de même une pensée émue pour ces jeunes gens qui sont morts pour libérer un pays qu'ils ne connaissaient pas pour la plupart. Et je pense que cet héroïsme et ce sacrifice ont une certaine résonnance, voire un goût amer à l'heure où la société française se replie sur elle-même. L'humain a tendance à vite oublier…