Morbidicus hors de ce corps!

Quand j’étais enfant, j’aimais faire le mort ou le blessé comme dans Harold et Maude, le film d’Hal Ashby adapté par Jean-Claude Carrière au théâtre. J’avais un faux doigt coupé, une fausse oreille et je dévalisais les boutiques de farces et attrapes. C’était au point où mes parents avaient fini par me surnommer « Morbidicus ». Plus tard à l’adolescence, je fus punk tournant rapidement tendance gothique, plus proche de la « coldwave » que du punk dur où les groupes du style March Violets, Sisters of Mercy et autres Joy Division enchantaient sombrement mes soirées. Ce goût pour le morbide, voire un certain mauvais goût je l’ai gardé dans ma vie courante et même ma vision de l’art :
Ma carte de visite, mon site internet personnel présente un écorché, mon c.v. est le crâne d’une vanité et notre exposition avec mon amie Oriane Danel traite également des vanités.

Bien que je n’apprécie que très moyennement le « gothic » et le « gore » actuels très convenus que l’on trouve à longueur de books et d’expositions, il m’arrive régulièrement de découvrir des artistes incroyablement talentueux et originaux qui excitent «le petit Morbidicus» qui est encore en moi.

Au détour d’une exposition au couvent de l’APCP (Associations des Potiers Créateurs de Puisaye), j’ai tout de suite remarqué les écorchés d’Elsa Alayse, céramiste et plasticienne installée à Brest dont le travail est d’une variété et créativité folles.
Plus proche de la photographie que je connais mieux, je tiens également à faire l’éloge des images de la modèle et plasticienne norvégienne Daria Endresen qui se met régulièrement en scène telle une Cindy Sherman encore plus glauque que l’originale. Ajoutons à ce tour d’horizon la photographe FéeBrile dont j’ai déjà parlé ici et qui revisite l’imagerie romantique des âmes perdues, des maisons hantées et des cabinets de curiosité du XIXe siècle.

Tous les petits Morbidicus se retrouveront chez ces artistes…