L'ivresse du livresque.

Demain dimanche, je serai au salon du livre de Paris pour signer l'excellent livre sur La Puisaye que nous avons écrit avec Bernard Lecomte. Ce livre, que l'on range dans la catégorie dite régionaliste, est déjà un succès puisque nous en avons vendu plus de mille à ce jour et en moins d'un an. De même, mon premier roman qui portait mal son titre "Ça ne marche pas" a dépassé le millier d'exemplaires vendus et j'en suis à racheter les quelques exemplaires qui trainent sur internet pour en garder pour moi. Je n'ai pas les chiffres actuels du CNL (centre national du livre) en tête, mais il y a quelques années, je crois me souvenir que seulement 10 % des livres publiés dépassaient les deux mille exemplaires vendus. Et si l'on retire les Harry Potter et Da Vinci Code, ces grands arbres qui cachent la forêt, il ne doit plus rester grand chose.

Dans le même ordre d'idée, je lisais récemment dans "Un peu de désir sinon je meurs" de Marie Billetdoux (ex Raphaële), le peu d'argent que lui rapportait ses livres (2708€ en 2002 et 355€ l'année suivante). Je me souviens aussi d'Alphonse Boudard qui évoquait sa maigre retraite trimestrielle de l'AGESSA ou encore Ionesco dans un entretien qui racontait qu'il avait commencé à vivre de ses droits d'auteur que vers la fin de sa vie.

J'ai deux autres exemples très opposés, mais proches de moi : Mon parrain, Hervé Bazin, prix Goncourt, puis Président de l'académie du même nom. Traduit en 37 langues, il s'était acheté un château et pourtant ses mirifiques droits d'auteur sont beaucoup passés dans les pensions alimentaires (4 mariages, tout de même… et un dernier enfant à 77 ans).
Et mon père, écrivain maudit, qui n'a jamais pu vivre de ses droits et de rien, d'ailleurs. Mort dans la dèche totale. J'ai racheté un de ses romans en vente sur internet cette semaine. Incroyable, il était dédicacé!

Nous sommes peu de chose, les écrivains… Mais cela ne nous empêchera pas de faire notre numéro au salon du livre…