Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blog à la campagne
29 septembre 2009

La complainte du rebeu

Dans le Monde daté du jeudi 24 septembre, Mustapha Kessous, journaliste au quotidien du soir, revient sur les nombreuses brimades et discriminations incessantes dont il fait l’objet que cela soit dans sa vie professionnelle ou privée. Entre les blagues de notre ministre comique Hortefeux, les contrôles d’identité permanents et les difficultés à être un interlocuteur crédible dans son métier de journaliste, il dresse un bilan peu reluisant de la France d’en bas et d’en haut. Car cette sorte de racisme larvé, d’a-priori non avoué, est l’une des seules choses égalitaires et partagées par toutes les couches sociales.
Monsieur Kessous, comme il se présente lui-même, ayant renoncer à donner son prénom devant les portes qui se fermaient automatiquement, est obligé de se faire accompagner par une amie blonde pour entrer en boite de nuit ou trouver un appartement. (Il ne manquerait plus qu’il soit gay, ai-je pensé secrètement, car j’ai l’esprit mal tourné…)

Ce témoignage m’a rappelé ce qu’avait vécu un de mes amis de lycée qui, à sa sortie de fac avec un DEA d’économie en poche, son nom et sa bonne tête d’Arabe, n’arrivait pas à décrocher un seul boulot en rapport avec ses compétences. Un jour, à la fin d’un entretien, un homme lui a très honnêtement avoué qu’avec son cv, il était amené à encadrer des équipes et qu’avec les mentalités de l’époque, il était encore impossible d’être dirigé par un Arabe. C’était, il y a plus de 20 ans…
Mon ami est finalement rentré à Bercy, il a épousé une belle blonde (c’est bien connu, les Arabes aiment les blondes…) et fait trois beaux enfants (pour les allocations, cela va de soi…). Aujourd’hui, il est consultant, directeur d’agence et selon facebook ou copains d’avant, il semble très épanoui dans sa vie… (D’ailleurs, si à tout hasard, Claire et Karim lisent ces lignes, je les embrasse très fort…).

Je pense qu’on ne peut que conseiller à Monsieur Kessous de faire son métier de journaliste pendant 20 ans et de devenir rédacteur en chef de son quotidien pour que ses tracas cessent… Et encore, rien n’est moins sûr, vu la lenteur de l’évolution des mentalités…

Je pourrais aussi vous parler d'Olga qui était la fondatrice et directrice d'un journal en grands caractères. Elle accumulait les handicaps : femme, Beninoise d'origine et mal-voyante. Les coursiers la prenaient systématiquement pour la femme de ménage et demandaient à parler à son patron.
Mais, les noirs, c'est encore un autre problème, ils sont feignants… (Olga, si tu me lis avec ton super logiciel grossissant, je t'embrasse aussi…)

Publicité
Commentaires
Publicité