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Blog à la campagne
1 novembre 2017

Ethnologie de bar

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Cela faisait longtemps que je n’étais pas sorti et mon amie Flore, tout excitée, criait dans la voiture : « on sort en ville, on sort en ville… ».

Il faut dire qu’il nous en faut peu, quand on vit comme nous en Puisaye profonde.

La soirée s’annonçait bien et les petits groupes de vampires et de zombis dans les rues nous rappelaient que c’était la soirée d’Halloween, chose que nous avions totalement oubliée.

Nous nous sommes arrêtés dans un premier bar, très, très calme avant d’être rejoints par des amis. L’ambiance y était morose et d’un commun accord, nous sommes partis vers un bar plus « branché » (si ce terme n’est pas trop désuet).

« Chez Max » était bondé et mon premier reflex aurait été de fuir en ours mal léché poyaudin (ceux qui habite la Puisaye) si j’avais été seul. Mais j’étais accompagné d’amis, jeunes de surcroît, je n’allais pas faire mon vieux con, d’autant plus qu’il y en avait d’autres à l’intérieur…

 

C’était une soirée concert/karaoké où les chanteurs, chanteuses et musiciens se relayaient pour interpréter inégalement des succès sans en avoir pour autant. Heureusement un trio de choc (basse, batterie, guitare) assurait derrière avec un second guitariste (chant & harmonica) très au-dessus des autres.

L’ambiance était bon enfant et les gens pas trop saouls, à part un Tahitien déjà croisé devant le premier bar, qui essayait vainement de parler avec des femmes et qui un moment me dit à l’oreille : « J’ai une question. D’après toi, qui c’est qui gagne dans un combat de chiens entre un pit-bull et un bull-terrier ? »

Mais il n’attendit pas ma réponse, se rendant sans doute compte que je n’étais pas une femme ou en apercevant une esseulée plus loin.

Une jolie femme très pouponnée « caniche » vint saluer mes amis, mais pas moi sans doute transparent. Pendant la discussion Flore tira sur le décolleté de la fille pour faire apparaître un tatouage ethnique entre les seins. Devant mon air étonné, la femme me le remontra et me dit qu’elle l’avait fait faire jeune et qu’elle ne pouvait pas le faire recouvrir. La bonne nouvelle, c’est que je n’étais plus transparent. Elle se plaignait de devoir aller à un anniversaire sans y avoir envie et partit.

Un jeune homme avait mis des lentilles assez intrigantes qui lui faisaient un regard entre le junky et le vampire. Il en jouait beaucoup et avec un certain succès.

En buvant ma (mes) bière, j’observais autour de moi les looks, comme j’en avais pris l’habitude jeune, quand je traînais aux Halles.

Les hommes, surtout trentenaires, avaient tous le même blouson matelassé noir ou bleu marine et les femmes la même veste en cuir noir sans col, souvent habillées à l’identique entre copines. C’en était presque drôle.

Flore ajouta perfide : « En général, elles ont un ou deux ans de retard sur la mode de Paris. »

Mais comme je ne sais plus quelle est la mode à Paris, je ne pouvais pas me rendre compte.

Une certaine Julie, que semblaient connaître mes amis, tentait des approches avec sa copine auprès d’hommes potentiellement seuls. La conversation battait son plein :

« J’ai 23 ans. Et moi 26… » répondait le jeune homme. Puis, elle fit une vidéo de l’ensemble du bar en haut des escaliers où j’étais, m’impliquant dedans. À l’heure qu’il est, je dois être sur snapchat…

Au bout de plusieurs bières, j’eus envie de rentrer, mais Flore voulait aller en boîte de nuit. Finalement après quelques négociations, je la ramenais chez elle, dormant pliée sur sa ceinture de sécurité.

 

Bref, j’avais passé une soirée en ville…IMG_20171101_020509_727

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