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Blog à la campagne
22 février 2016

Le French paradoxe.

C’est à distance que j’ai appris que la consommation d’eau dans mon village et ceux des alentours était fortement déconseillée. Grâce à Facebook, j’ai eu accès à l’article de l’Yonne Républicaine, ce qui a sans doute obligé la SAUR à communiquer quelques heures plus tard. Au passage, j’en profite pour faire remarquer à ceux qui vouent les réseaux sociaux aux gémonies, que cela reste un moyen d’être informé rapidement, même s’il faut faire le tri sélectif des informations.

Donc, quelques heures après la lecture de l’article parlant de l’herbicide présent dans l’eau potable, la SAUR envoyait un message sur mon répondeur parlant d’un mystérieux « problème technique » et me suggérait d’aller me ravitailler en bouteilles d’eau à la mairie de ma commune. Ma première réaction fut de penser que notre Puisaye allait ressembler de plus en plus à la Bretagne et ses eaux polluées. Ma seconde réaction était de me demander si pour notre prochaine facture d’eau, la SAUR allait nous faire une fleur. Puis, je me suis dit qu’avec un herbicide, la fleur ne tiendrait pas quoi qu’il arrive… ;-)

Une semaine auparavant, je venais de regarder l’excellent et édifiant reportage de Cash investigation sur les pesticides. Comme la SAUR qui parle de « problèmes techniques », les multinationales de l’agrochimie ne parlent jamais de pesticides, ni même de produits chimiques, mais de produits phytosanitaires. Cela fait mieux et surtout sain avec la racine latine « sanitas ».

 

Pourtant à travers le reportage de l’équipe d’Elise Lucet, il apparaît nettement que les produits chimiques dits phytosanitaires ne partagent plus que la même racine latine avec la santé. Cancers, leucémies, malformations, autisme… La liste des dommages exponentiels est longue et les moyens financiers colossaux pour désinformer, faire du lobbying auprès des élus, quand ce n’est pas faire taire les opposants à une agriculture plus saine. Ce sont les mêmes moyens que l’industrie du tabac en son temps ou que le nucléaire au niveau de la fumisterie de sa fiabilité et de son impact au niveau santé.

 

Plutôt que de m’énerver sur les élus et les agriculteurs, j’ai respiré un grand coup et j’ai eu la réflexion suivante :

C’est tout de même étonnant que dans notre beau pays la France, où tout est de plus en plus réglementé, où l’état prend soin de notre santé comme pour des enfants, où on ne peut plus boire de l’alcool, fumer, manger gras, manger sucré et j’en passe, on nous fait pourtant prendre des risques énormes avec le nucléaire et les pesticides.

Moi, je veux bien manger cinq fruits et légumes par jour, mais quel intérêt s’ils sont remplis de produits chimiques ? Et faire du sport ? Un footing dans l’air pollué, quel intérêt ? (Je suis passé à Feyzin à la sortie de Lyon récemment et pris à la gorge, je me dis que des gens vivent là, avec des enfants, des écoles…).

 

Cela doit être ça le « French paradoxe », un pays dont les autorités nous demandent de prendre soin de notre santé, mais qui est le premier nucléarisé au monde et le troisième utilisateur de pesticides (derrière les USA et le Brésil, des pays qui ont une surface respective de 17 et 15 fois la France) !

 

Vacances à la centrale (avec Caya)

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