Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blog à la campagne
8 novembre 2015

Seul sur Mars.

Hier soir, après le cinéma, avec Olivier mon ami d’enfance, nous sommes allés boire une bière ou deux dans un pub fréquenté par la jeunesse auxerroise. Je pense que la moyenne d’âge de la clientèle doit difficilement dépasser les 25 ans. Et encore, avec notre cinquantaine assumée, notre seule présence l’augmentait d’un ou deux ans…

Même si je connais l’endroit, ma première réaction fut un léger moment de solitude, puis je me pris au jeu d’observer cette jeunesse provinciale policée, car contrairement à Paris et sa banlieue, ces jeunes ne s’invectivent pas et ne se vannent pas à longueur de temps.

Une jeune fille avait mis des talons tellement hauts, qu’elle avait bien du mal à marcher et préférait rester tranquillement assise sur le tabouret de bar près de l’entrée à faire des bises aux nouveaux arrivants. Les garçons et les filles entraient par groupes de trois, quatre, faisaient un tour de ronde avant d’aller saluer une connaissance. Et je comprenais ce petit manège très codifié que j’avais connu dans les bars des Halles à leur âge.

Certains avaient de l’assurance, d’autres moins. Une petite brune regardait en permanence dans notre direction, montrant à ses amis et sans aucun doute à nous, qu’elle pouvait se toucher le bout du nez avec sa langue.

Quatre très jeunes filles sont entrées. Elles avaient sorti leurs belles tenues et essayaient de paraître plus vieilles à grand renfort de maquillage. Mais leur démarche mal assurée et leurs voix timides de crécelle me faisaient plutôt penser à des lycéennes qui, si cela se trouve, étaient en classe avec mon fils.

Ces jeunes, je me remémorai moi à leur âge et je les trouvais touchant, tous, même les frimeurs qui viennent garer leur grosse voiture (ou celle de leurs parents) devant l’entrée. À cet âge, on a tellement de choses à prouver.

Je me souvenais que je me prenais pour un grand photographe, qu’Olivier avait une Alpine Renault ou une Porche décapotable, que l’on était aussi frimeur qu’eux. Et sans doute aussi mal à l’aise avec les filles…

Nous avons fini notre bière et nous sommes repartis à pied. En traversant la passerelle au-dessus de l’Yonne et en regardant les lumières d’Auxerre dans la nuit, je me suis dit que finalement, je l’aimais bien ma cinquantaine…

 

autoportraitpeniche

autoportraitpeniche2Dans ma péniche à l'époque où je me prenais pour un grand photographe.

Publicité
Commentaires
Publicité