Mon senior, il est l'heure.

Un truc me turlupine depuis quelques temps.

Quand je lis des articles assez anxiogènes sur le chômage des seniors, je me rends compte que les gens dont la presse parle, ont mon âge et que je fais partie des 800 000 « vieux », pardon seniors, qui vont avoir du mal à retrouver du travail jusqu’à la retraite, qu’ils ne toucheront d’ailleurs jamais.

Ajoutons à cela que je commence à recevoir des publicités d’assurances obsèques de Norwich Union et que les femmes des sites de rencontres qui viennent voir mon profil ressemblent, en grande majorité, à feu ma grand mère.

Malgré mon optimisme forcené, j’ai tendance à me dire par moment que cela sent, tout de même, un peu le sapin. Bon, c’est surtout quand le ciel automnale de Puisaye est bas et que j’ai mal dormi, mais le demi-siècle est un seuil symbolique qui est difficile à oublier.Regardez ce pauvre Jean-François Copé qui est né en 64, il a totalement disparu de la scène politique. Ce qui n’est pas de très bon augure pour ma génération.

Pour couronner le tout, je suis tombé dernièrement sur un article qui parlait du livre de Bronnie Ware, une infirmière australienne en soins palliatifs, qui a accompagné de nombreuses personnes durant leurs derniers jours et qui en a tiré un livre, où elle relate les cinq plus grands regrets et souhaits non accomplis des mourants.

Je me suis allongé sur mon lit et j’ai joué la scène du trépas en me passant au crible du top 5 des regrets :

1 Je regrette de ne pas avoir eu le courage de vivre ma vraie vie et non pas celle que les autres voulaient pour moi.

Ouf ! Un bon point, j’ai toujours fait ce que j’avais en tête avec une totale liberté, comme par exemple quitter l’Education Nationale au grand dam de ma mère qui était inspectrice à l’époque.

2 Je regrette d’avoir trop consacré de temps à mon travail.

Là aussi, un bon point. On ne peut pas dire que je sois un dingue de boulot, je le fais sérieusement quand j’en ai, mais j’aime bien ne pas en avoir trop.J'aime passer du temps pour moi, pour mes enfants, lire, flâner, réfléchir…

3 Je regrette de ne pas avoir plus exprimé mes sentiments.

Là, c’est un peu plus mitigé. J’ai l’impression de les exprimer, mais certaines de mes compagnes m’ont fait part d’une certaine retenue, voire froideur de ma part.

4 Je regrette de ne pas être resté en contact avec mes amis.

Aucun souci, j’entretiens l’amitié et mes amis me le rendent bien aussi.

5 Je regrette de ne pas m’être autorisé à être plus heureux.

Le bonheur est un choix et je m’en suis rendu compte au fil des années. Certes, je suis un senior maintenant, mais je ne me suis jamais senti aussi bien, mieux qu’à 20 ou même 30 ans et cerise sur le gâteau, je plais beaucoup plus qu’avant.

L’article finit par cet adage: «La vie est un choix. C’est VOTRE choix. Choisissez consciemment, choisissez sagement, choisissez avec honnêteté. Choisissez le bonheur.»

Ça me va…