Désinformation

Hier soir, l'émission "Envoyé spécial" a diffusé un reportage très intéressant sur les pratiques actuelles (qui ne sont pas vraiment nouvelles) de la retouche photo qui est totalement entrée dans les moeurs et dans le quotidien des images. Les photographes de mode et de publicité l'utilisent depuis belle lurette, d'ailleurs Jean-Paul Goude en avait fait son fond de commerce bien avant l'arrivée des palettes graphiques. Aujourd'hui avec, entre autre, photoshop, ces pratiques se sont démocratisées et les jeunes gens l'utilisent même pour avantager leur photo de profil sur facebook ou de leur cv.
Là où le bât blesse, c'est son utilisation sur la photo de presse et le témoignage de Christophe Barbier  était primordial dans ce reportage. Pour le patron de l'express, qui est loin d'être un anti-sarkozyste primaire, le fait de retirer des bourrelets à notre Président soi-disant super sportif, ou la bague ostentatoire de la main de Rachida Dati, beurette petite soeur des pauvres, n'est pas anodin. C'est quelque part de la désinformation. Bien sûr, nous sommes loin de la communication des régimes communistes, où les hauts dignitaires disparaissaient des photographies officielles au fur à mesure des purges autour de Staline ou Mao, laissant parfois une jambe ou un pied oublié par les retoucheurs (il y eu d'ailleurs une superbe exposition sur ces pratiques au palais de Tokyo, il y a une vingtaine d'années).
C'était le mérite de ce reportage qui sans en faire des tonnes, a rappelé que une photographie tronquée, c'est de la désinformation, voire de la propagande…

Ce n'est pas Frédéric Lefèbvre, cet ultra-gauchiste, ancien maoïste qui va me contredire…